Le ciel était déjà couvert lorsque j'ouvris les yeux ce matin là. Il avait la même couleur que moi. J'aurais pu plaider que c'était mon jumeau, personne n'aurait pu voir la différence. Enfin, la présence des nuages ne voulaient pas dire qu'il prévoyait de faire chaud. Ce fut le contraire d'ailleurs. J'avais l'habitude de me lever tôt pour m'entrainer, mais je ne m'attendais pas à un froid aussi glacial. L'hiver arrivait bel et bien, et bien plutôt que prévu. Je frissonnai, faisant gonfler ma fourrure déjà épaisse. Je ne tombais pas malade moi, je n'avais jamais été fragile. Mais je pensais à mon frère, Patte d'épines, qui passait son premier hiver. Puis les autres chatons, et les anciens. J'espérais que personne n'attrape le mal blanc, ou vert... Ou une quelconque autre maladie ! Parce que avoir les chats en deuil, ce n'était pas drôle. Et puis, je n'avais pas envie de chercher un plante sous la pluie pendant des heures rien que pour "rendre service".
Je m'ébrouai, pour chasser toute trace de sommeil et sortit de la tanière des guerriers. Je jetai un oeil au tas de gibier avant de me raviser. J'aurais bien le temps de chasser en cours de route. Ce n'était pas à moi de manger. EN regardant le soleil se lever péniblement derrière les nuages, je sortis en direction d'un coin plus ou moins tranquille pour exercer mes muscles. Je dus bien renoncer à cette idée. Le froid m'avait engourdi et la faim me faisait souffrir, si bien que je décidais de m'accorder une chasse avant de faire un entrainement. C'est donc en me baladant à travers le territoire, en quête d'une proie, que je me dirigeais inconscienment vers le point de ralliement lors des assemblées. Je le remarquai bien vite lorsque, dans ma concentration, j'entendis une voix me parvenir :

« Mmmmh... Au moins les petits de Feuille Glacée vont se sentir mieux... J'en ai assez. »

Tiens donc ? Qui est-ce ? Je me retournai vers la direction d'où venait la voix, en admirant au passage les magnifiques arbres que possédait cet endroit. Je m'étais si éloigné que ça du camp ? Je ne l'avais même pas remarqué ! Il faudra que je fasse attention la prochaine fois ! Cette erreur d'inattention pourrait me couter cher si j'entre par mégarde dans un territoire ennemi. Je disais donc que je m'étais tourné vers le côté où était le territoire de la Rivière. Quelqu'un du clan, surement. Mais il était rare que des chats viennent par ici. Je m'approchai doucement à pas feutré pour voir qui pouvait bien être là. LA direction du vent m'aida alors à rester bien caché. Je ne tenais pas à avoir des mots avec un autre chat, surtout s'il s'agissait de quelqu'un que je n'aimais pas. Je vis alors une chatte couleur de nuit en train de cueillir des fleurs violettes, des lavandes surement. Je reconnus après un moment Cendre du Phénix, la guerrisseuse du clan de la Rivière. Sa venue était évidente : les meilleurs pousses de lavande se trouvait dans les parages, du moins ceux que j'avais été cherché une dizaine de lunes auparavant sous la demande de mon guérisseur. Bon, on ne va pas dire qu'observer un chat cueillir des plantes était passionnant mais je voulais voir au bout de combien de temps elle allait remarquer ma présence. Je pense que j'aurais pu l'espionner longtemps encore mais quelques gouttes commencèrent à tomber. La pluie ? Oh non... Je n'avais même pas eu le temps de faire quoi que ce soit ! Non pas que je déteste la pluie, mais avoir la fourrure mouillée horripilait les autres. MOi, pour faire honneur à mon nom, je ne détestais pas ça. C'était juste un peu long pour se sécher, c'est tout. Toujours à pas feutrés, je vins me glisser derrière le buisson qui était le plus proche d'elle. Je crois que je la vis ciller, mais je n'en mettrai pas ma patte à couper. Toujours caché, je dis :

-De quoi en as tu assez ? Le froid ? La pluie ? La maladie ? Je peux te donner un conseil ? Si c'est la possibilité numéro deux, tu as intérêt à vite finir ta besogne, si tu ne veux pas finir en boule de mousse imbibée d'eau... Quoique ce serait le comble pour un membre du clan de la Rivière...

Puis, le plus naturellement du monde, je sortis de ma cachette, comme si je m'étais téléporté là, ou si je l'attendais depuis qu'elle était arrivée. Je vins me planter devant elle, la fixant d'un air interrogatif, avec un léger sourire aux lèvres. C'est bien connu, la pluie rime avec Tempête et Orage. Alors il était évident que je sois là... Non ?

La guérisseuse me regarda, l'air pensive. Puis, ses yeux se durcissent, me fixant avec dédain. Elle posa son fardeau sous elle pour éviter que la pluie le mouille et me répondit avec une dureté que j'aurais voulu éviter :

"Tu dis ça, mais t'es pas mieux, mon pauvre minou. Avec ta fourrure tu vas servir de serpillère. Alors, tu viens pour admirer les Quatre Chênes ou pour papoter de te vie à chasser des grenouilles ?"

Bon, si je n'étais pas tendre, elle non plus. Je la savais plus agée que moi, et je ne lui avais jamais adressé la parole. Elle était toujours à part et ne voyait personne d'un autre clan, sauf les autres guérisseurs. Méfiante comme jamais. Remarque, quoi de plus normal ? Tous les apprenti étaient formés pour ne faire confiance qu'en leur clan. Je ne devais fidélité qu'en mon clan et les miens. Pas à un autre chat. Encore moins à une inconnue qui me regarde de cette façon. "Mon pauvre minou" ? Depuis quand nous étions si "intimes" ? Je détestai qu'on m'appelle de ce genre. J'avais l'impression qu'elle me prenait pour un faible. Ce n'est pas parce qu'elle est plus vieille que moi qu'elle a le droit de me regarder de haut ! J'ai horreur de ça. Mon expression se rebrunit un peu. Ma queue fouetta l'air, agacée.

-D'une, je ne plains pas de la pluie, je l'aime beaucoup et jamais je ne ressemblerais à une serpillère, faut pas croire non plus que mon pelage est une énorme boule de mousse et que je ne sais pas l'entrenir comme il faut en cas de pluie, madame la guérisseuse !

Je marquai une courte pause, pour la laisser digérer ce que je venais de dire. Rien de bien méchant, pour le moment. Si elle continuait ainsi, ça pouvait mal finir. Je m'en voudrais de perdre mon sang froid et de me battre. Surtout en territoire neutre ! Je n'étais pas stupide à ce point. Et je respectais chaque clan, malgré les apparences. Non, je ne les aime pas vraiment et je m'en fous un peu d'eux, mais le respect est une tout autre chose. Car on peut respecter quelqu'un qu'on ne supporte pas. Je repris la parole pour finir ce que j'avais à dire :

-Et de deux, je suis venu là tout simplement par hasard et voulant m'entrainer et chasser par la même occasion. Je ne vois pas en quoi ça t'interesse tant que ça, puisque c'est plutôt évident ! Voyons, que pourrait faire un guerrier du clan de l'Ombre tel que moi si ce n'est que pour l'utile et non l'admiration d'un quelconque paysage ?

J'avais délibérement utilisé le préjugé le plus utilisé pour qualifier le clan de l'Ombre. Comme si nous n'avions pas de sentiments ! Non pas que je passe du temps à admirer un simple coucher de soleil mais c'était par principe pour mon clan. Je le défendrai toujours, c'est pour ça que je me suis entrainé. Parce que ma mère m'a lachement abandonné et que je n'avais plus qu'un seul point de rattache. Et je n'en aurais pas d'autres. Les ennemis de mes amis sont mes ennemis. En l'occurence, tous les autres clans, malgré le respect que je leur porte, sont mes ennemis.

Cendre du phénix dût reconnaître qu'il ne manquait pas de culot celui-là ! Généralemnt, on craignait les guérisseurs à cause de leurs fameux "pouvoirs magiques" ! Hen, hen... Débilos, inutilos et sustidos ! La noiraude ne disposait d'aucun pouvoir magique particulier si ce n'est que communiquer avec ses ancêtres mais ça, on s'en retourne l'ongle avec un champignon rouge ! On s'en fout quoi. Elle adorait par contre effrayer les chatons en leur disait que bientôt, les grands méchants loups-étoiles viendraient les dévorer. Eh ben, ces p'tits innocents la croyaient ! Bon la mère n'était pas hyper contente après, uniquement si elle était mise au courant, ce qui arrivait trop rarement. Mais le tempérament sadique de la petite femelle la poussait à être ignoble.

Mais Tempête d'Orage n'était pas un chaton, encore moins de son Clan. C'était un jeune chasseur plein de ressources et d'astuces. Mais bon, à ses yeux il ne retsait qu'un chaton braillard quand il a une épine dans la patte. Oh oui, elle en voit défiler de ces guerriers qui roulent des mécaniques au combat mais qui reviennent en chouinant quand ils sont tomber dans des ronces. Tssss... Elle poussa un peu plus la lavande contre son ventre, comme s'il s'agissait de chatons et rétorqua au guerrier avec un rire bon-enfant :

« Eh ben ! Tu manques pas de cran toi ! J'en ai connu des gamins prétencieux. De tous t'es celui qui cherche ses mots avant de les balancer dans la tronche des autres. Halala... La politesse dans les répliques, ça c'est plaisant ! »

Les sautes d'humeur chez la guérisseuse, c'était tout aussi bien connu que la vanne sur les hérissons volants. De la colère, elle passait au rire, des larmes elle passait à l'orgueil. "Stupide boule de poil cinglée" avait été employé une seule fois par un ancien. Ce dernier avait perdu toutes ses dents. La guérisseuse s'était bien vengée. Elle avait gardé ça pour elle mais bon, elle se savait démasquée depuis longtemps. Elle pourrait presque bien l'aimer ce guerrier. Au moins il parlait avec classe et sans s'énerver. Normallement, cela aurait fortement déplu à Cendre du Phénix. Mais elle ne savait pas pourquoi, ça lui plaisit cette façon de parler.

« Madame la guérisseuse ? Non c'est de trop. La flatterie ne te mènera à rien, chasseur de lézards. Tu verras bien le jour où une épidémie éclatera chez toi. Tu seras content d'avoir connu une guérisseuse avec du sens. Rien ne vaut la lavande pour purifier un esprit malade ! »

( si tu n'as pas comrpis la moitié de mon RP, c'est nromal, je suis a fond dans mon délire ce soir >w< )

Normalement, quelqu'un de banal, de préférance plus agé que moi, aurait voulu me couper la langue dès que mes paroles eurent franchi ma bouche. Je dis bien quelqu'un de normal. Il se trouve que la chatte noire qui se tenait devant moi ne faisait pas partie de cette catégorie. Dans un combat de répartie, j'ai toujours trouvé que celui qui garde son sang froid à tout épreuve, balançant des remarques acerbes, était le vainqueur. En aucun cas il fallait céder à le colère. Et ma froideur en énervait plus d'un. Mais Cendre du Phénix était bien la première à m'en féliciter :

« Eh ben ! Tu manques pas de cran toi ! J'en ai connu des gamins prétencieux. De tous t'es celui qui cherche ses mots avant de les balancer dans la tronche des autres. Halala... La politesse dans les répliques, ça c'est plaisant !

Je penchai légèrement la tête sur le côté, signe d'imcompréhension. Késako ? Bon, question cran, je savais déjà. j'aimais le danger, j'étais curieux et courageux. Bon, un peu orgueilleux aussi mais c'est une autre affaire. Bien sur, je cherchais toujours les mots pour formuler ma phrase le mieux possible, pour souvent blesser l'égo des autres ou alors simplement m'attirer ls faveurs mais là, je ne comprenais pas. POurquoi m'admirait-elle ? Enfin, admirer est un grand mot mais là, je ne pigeai rien. Si bien que j'essayai de comprendre, faisant la plus belle tête d'étonné au calme olympien qu'on ait jamais vu. La guérisseuse repoussa encore la lavande sous elle, comme si elle avait peur qu'elle s'échappe, tel un chaton désobéissant. Malheureusement, les fleurs ne s'enfuiyaient jamais, du moins à ma connaissance. Puis, elle continua dans sa lancée, profitant de ma surprise :

« Madame la guérisseuse ? Non c'est de trop. La flatterie ne te mènera à rien, chasseur de lézards. Tu verras bien le jour où une épidémie éclatera chez toi. Tu seras content d'avoir connu une guérisseuse avec du sens. Rien ne vaut la lavande pour purifier un esprit malade ! »

-Je ne suis pas un chasseur de lézards...

Je soupirai. Je n'aimais pas ce surnom. Je ne mangeai pas de reptiles, ou presque pas. Ils me rappelaient trop ma mère, allez savoir pourquoi. C'était plus par lassitude que par énervement que j'avais laché cette phrase. Je ne la suivais pas, celle là. Elle était lunatique comme jamais, si bien que j'avais peur qu'elle resaute d'humeur, voulant me massacrer à la prochaine vanne. Enfin bon, elle avait beau être plus agée que moins, je la surpassai en force pure, et mon entrainement devrait me permettre de gagner contre elle. Quoiqu'elle a surement plus d'un tour dans son sac. Faut que je pense à ne pas la sous estimer. Et que je demande à ma guérisseuse de m'en dire plus sur elle. Parce que je n'ai jamais vu des sautes d'humeur pareille. Toujours en restant calme, je répliquai :

-Et je sais très bien à quoi sert la lavande : je suis allé en chercher moi même pour ma guérisseuse lorsque j'étais encore apprenti. Ce n'est pas parce que je suis un guerrier que je ne sais pas certains trucs. Et puis, j'ose te rappeler que nous ne sommes pas dans le même clan, ce qui signifie que hors gros problème, tu ne viendras pas soigner les malades au sein de ma tribu. Silence des Damnés est une guérisseuse formidable qui n'a pas besoin d'aide, du moins par pour le moment.

Je n'allais qu'en cas d'urgence dans son antre, mais j'avais bien vu les miracles qu'elle pouvait faire. Cette chatte noire devait aussi en faire autant, évidement, mais je n'arrivai pas vraiment à lui dire. Je ne voulais pas reposer sur elle, par orgueil et fierté pour mon clan. L'ombre est fort et je me devais de le montrer plus que jamais. On n'est jamais à l'abri d'une attaque. Et puis, le respect était une chose, l'amitié une autre. La compassion d'un autre clan, par contre, était prohibé, en tout cas pour moi. Je m'ébrouai pour chasser les fines gouttelettes de pluie en finissant ce que j'avais préparé à dire :

-Si toi, tu m'admires parce que je sais parfaitement garder mon calme jusqu'à mes paroles, ce n'est pas réciproque. Je n'ai aucune raison que te remercier d'une chose que je sais déjà et d'une aide dont on n'en a pas besoin. Admirer est peut-être un mot un peu fort, j'ai si jamais c'était un euphémisme, on ne sait jamais...

(Nan nan, j'ai pas tout pigé mais ça m'a bien fait marré d'imaginer la scène. Désolé de ne pas répondre vite mais je suis un peu submergé par le travail qu'on me demande )